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Randonnée pédestre à Chevetogne le 9 janvier 2022

8h25, Libellule sort doucement de la caserne pendant que je suis en train de me parquer. Zut, il part déjà ?!? Non, Philippe est un garçon patient, il attend que tout le monde soit là avant de partir. Arrivent au même moment Michel – alias big moustache - et Nadia. C’est bon, on peut y aller. Étape suivante : gare de Namur, pour y pêcher Lorenzo et Simon. Et voilà, tout le monde est là, on part pour Chevetogne. J’admire la libellule, ce VW transporter est vraiment silencieux et confortable, plein d’espace, quel plaisir de voyager avec cet outil.

A Chevetogne, sur le parking, une sucette géante toute rose est plantée au beau milieu. Ah non, c’est Colette (pardon Colette). Les marcheurs arrivent au compte goutte. Il est 9h30, il fait beau mais assez frais, l’attente est longue. Lorsque tout le monde est là, on remonte dans les voitures ! Surprise, c’est déjà fini, on va prendre déjà l’apéro ? (suggèrent certains ivrognes). Mais non, on se rend au pied des étangs, d’où commence réellement la balade, sous la conduite éclairée de Reine et Brigitte, à la lumière du rose fluo de la présidente.

A petits pas, lentement comptés, le cortège s’avance sur le chemin des pagodes chinoises, parfaitement intégrées dans notre paysage ardennais. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, comme on va le voir.

Les étangs sont alimentés par 4 ruisseaux, mais je n’en ai retenu que deux : le Molignia et le Poncia. L’eau est ensuite évacuée dans le Liwagne, qui se jette plus loin dans la Lesse, qui va à la Meuse qui va en Hollande. On a installé des échelles à poisson pour permettre aux hollandais de remonter en période estivale, mais pour l’instant c’est trop tôt pour la migration. Enfin c’est ce que j’ai compris, mais j’étais derrière, avec quelques chambardeurs (éclairés par le rose fluo, on pouvait s’en douter), alors c’était très difficile de se concentrer.

Il fait très calme. On voit alors des glands insérés dans l’écorce d’un chêne. Ce sont des Sittelles. Soudain, Reine réclame le silence, chut, on pourrait entendre une Sittelle. Rien. Enfin si, tout près de nous, le cri de la Sittelle. Il semble sortir du groupe lui-même, vraiment cet oiseau n’est pas farouche.

Quelques pas plus loin, chut vous entendez ? Un barrissement, c’est très net. Cela semble émaner du groupe aussi, mais en fait non car plus loin nous voyons des éléphants, des girafes et des zèbres... en pierre. Ce sont donc de faux barrissements de faux éléphants, ça colle. Décidément le massif ardennais nous réserve des surprises ! Le réchauffement climatique sans doute ; enfin, les autres jours peut-être, mais pas aujourd’hui car nous voyons des bonhommes de neige devant le château. Le réchauffement, c’est pour demain.

A petits pas comptés, lentement, nous suivons Reine, qui nous apprend toutes sortes de choses sur les arbres. Par exemple, les noisetiers sont dioïques, ce qui veut dire qu’ils ne peuvent se reproduire tout seuls (moi non plus, donc je suis dioïque aussi) ; il se reproduit grâce au vent (moi pas, donc je ne suis pas dioïque?) qui porte le pollen de ses chatons dans les fleurs ; par contre, les chatons et les fleurs coexistent, donc comment éviter que le pollen de ses chatons ne fertilise ses propres fleurs ? Et bien, cela restera un mystère pour moi parce que j’étais trop près de rose fluo, dont la lueur m’hypnotisait comme un papillon de nuit sur la vitre. Merci la présidente (le dioïque vous salue).

Nous apprenons aussi qu’un certaine sorte de lierre, qui se développe très bien par terre, nous vient d’il y a 60 millions d’années (environ hein, on n’est pas à un ou deux millions près !), cette époque où tout les continents se touchaient pour former le « continent mère » ; il faisait beaucoup plus chaud que maintenant (ça, je veux bien le croire), et lorsque les continents se sont séparés, le lierre a tenté de rester sur tous ; il s’est étendu, étendu, étendu, mais à un moment il a bien du refaire des racines à chaque bout, les continents s’éloignaient de trop; alors il s’est implanté des deux côtés. Le climat à changé tout doucement au fur et à mesure de la dérive et il a suivi, il s’est adapté. Du coup, il est capable de développer des racines à n’importe quel endroit de ses branches, dès qu’elles touchent le sol. (Dans cette histoire que ne renierait pas Darwin himself, je n’ai pu vérifier que la fin du processus).

Au bout de 5 kilomètres parcourus à petit pas bien comptés, nous revenons certes plus malins qu’au départ, mais avec un estomac plus vide. C’est là qu’on ne peut qu’admirer toute les capacités de notre présidente : le Mega Bon nous attend à Ciney. Ce restaurant porte mal son nom : il devrait s’appeler Mega Très Bon (Mega portions, excellente nourriture).

Le père du patron nous y offre un verre, ce qui nous met en joie pour la suite ; repas absolument délicieux (j’y retournerai, et pas que pour les soubrettes, toutes très jolies/gentilles), belles portions, bonne bière et bon vin ! On refait le monde, et puis, à 16h (!), les derniers s’en vont. Quelle belle journée, vraiment. Nous avions besoin de cette convivialité qui nous manque tant, toute cette bienveillance et cette bonne humeur, cette lumière (certes un peu rose) après ces jours sombres et pluvieux.

Merci aux organisateurs/trices.

Guy