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11 novembre 2018 - Jambes (Guy)

Je suis arrivé à 9h30 pile; on m'attendait manifestement, mais il n'y avait pas de reproche, juste un super accueil très gentil.

On me demande de régler la selle et d'essayer à Vélo, avec David mon co-équipier. David me dit: c'est entre tes mains que je remets ma vie aujourd'hui. Cette marque de confiance explicite m'accompagnera tout au long de la rando, et elle m'a chaque fois fait chaud au coeur. Car c'est une confiance sans restriction, et si je fais de petites erreurs, David sait que je n'en ferai pas de grosses et que je m'améliorerai. Je ne suis pas habitué à ce genre de confiance; c'est bête, mais je me rends compte que généralement on fait juste l'inverse: méfiance et contrôle d'abord, au lieu de confiance et lâcher-prise.

La rando fait le tour des forts: Dave, Andoy, Marchovelette, Cognelée, Emines. Pour chacun notre leader Lucas a une petite explication, toujours très intéressante. On ne s'arrête jamais plus de 5 minutes, et tant mieux parce qu'il ne fait pas trop chaud quand même.

Le groupe avance à bonne allure et c'est très agréable. Aucun esprit de compétition, on discute au sein du tandem ou d'un tandem à l'autre, à charge pour le pilote de réguler la vitesse pour rester côte à côte. Les kilomètres passent tout seul, en empruntant des petites routes hors trafic, que je ne connaissais pas, moi qui écume la province de Namur depuis 1984 !!! La traversée des nationales n'effraie personne, mais j'avoue que je ne suis pas trop à l'aise car à chaque fois il faut redémarrer; mais avec David cela se passe très bien, et à la fin je trouve qu'on se synchronise de mieux en mieux.

A midi nous nous arrêtons à Namêche, la table est dressée, la soupe chaude, et bien vite les croques-monsieur et spaghettis arrivent. Une bonne chouffe plus tard, nous voici repartis le long de la Gelbressée. Nous remonterons pendant facilement 5 km jusqu'au cimetière de Marchovelette, mais toujours sans forcer, chacun à son rythme. Je crois que j'avais un excellent moteur derrière, parce que je me suis à peine aperçu qu'on grimpait. Vive les co-équipiers, c'est mieux que le moteur électrique.

David est extrêmement intéressant, toujours en éveil, à réfléchir, questionner, proposer, s'émerveiller. Un régal. Et ainsi, les km disparaissent derrière la roue arrière et nous voici soudain à la passerelle de Jambes.

Quelques re-démarrages plus loin, nous voici aux casernes. C'est fini. Le sourire fleurit sur tous les visages, la bienveillance est partout. Les anges gardien du peloton ont veillé à la sécurité de tous, la voiture suiveuse a suivi discrètement et rassuré tout le monde.

J'aurais voulu prendre un verre ou une tasse de café, prolonger un peu ces moments exquis, avec des gens heureux de vivre, tout simplement et en toute simplicité. Ne pas voir ne semble pas les handicaper, c'est stupéfiant. Je ne les connais pas encore bien, mais par exemple, Julie m'apprend qu'elle part au Kirghistan pour la 3ème fois pour y faire du cheval !

Tous m'ont fait du bien et je les en remercie du fond du coeur.

Amicalement

Guy